Comment insérer une image ?#

Donald Knuth, lors de la conception de la version de au début des années 1980, n’avait pu déterminer aucune syntaxe standard pour décrire les graphiques dans les documents. Il avait estimé que cet état ne pouvait pas persister indéfiniment mais qu’il serait insensé de sa part de définir des primitives permettant l’importation d’images. Il a donc reporté la spécification des images aux auteurs de pilotes graphiques DVI. Les documents contrôleraient donc les pilotes au moyen de la commande \special (étudiée à la question « À quoi sert la commande \special ? »).

Si vous saviez utiliser les commandes \special et que vous connaissiez bien les pilotes graphiques, vous pouviez donc arriver à inclure des images. Cela restait cependant une solution accessible à peu de monde. Au fil des ans, par conséquent, des extensions « d’inclusion graphique » ont vu le jour : la plupart ont été conçues pour l’inclusion d’images PostScript encapsulés (ou EPS) qui est longtemps restée le format de prédilection des utilisateurs de et Des solutions plus générales sont arrivées par la suite.

1.  Avec l’extension graphicx#

Solution incontournable, l’extension graphicx, basée sur l’extension graphics décrite plus bas, fournit une commande \includegraphics, dont le nom est assez explicite. Cette commande prend en argument obligatoire le nom du fichier contenant l’image :

  • aux formats JPEG, PNG ou PDF en cas de compilation avec pdftex, pdflatex et autres moteurs plus récents ;

  • au format EPS en cas de compilation avec tex ou latex. Indirectement, cela inclut le format PS, comme le montre la question « Comment passer d’un format PS à EPS ? ».

  • et quelques autres formats. En effet, certaines distributions modifient l’environnement à l’aide de la commande \DeclareGraphicsRule pour pouvoir utiliser d’autres formats d’image. En fait, effectue une conversion à la volée lors de la compilation à l’aide de la commande en dernier argument de \DeclareGraphicsRule. Le document « Utilisation de graphiques importés dans  » détaille l’utilisation de cette commande.

L’exemple ci-dessous utilise une image PDF.

\documentclass[french]{article}
  \usepackage[T1]{fontenc}    % Encodage T1 (adapté au français)
  \usepackage{lmodern}        % Caractères plus lisibles
  \usepackage{babel}          % Réglages linguistiques (avec french)
  \usepackage{mwe}            % Quelques images factices
  \pagestyle{empty}           % N'affiche pas de numéro de page

\begin{document}
Voici mon prototype de caractère : 

\includegraphics{example-image-a}
\end{document}

La commande \includegraphics peut prendre de nombreux arguments optionnels, afin de modifier la taille ou l’orientation de l’image, par exemple. Concernant les dimensions de l’image, quelques options sont décrites dans la réponse à la question « Comment modifier la taille d’une « bounding box » d’une image EPS ? ». En voici quelques-unes :

  • [width=...] permet de spécifier la taille de l’image, qui sera alors agrandie ou rétrécie à la dimension voulue ;

  • [height=...] permet de spécifier la hauteur de l’image ;

  • [keepaspectratio=false] et [keepaspectratio=true] permettent, dans les cas où on a spécifié à la fois la hauteur et la largeur de l’image, de déformer ou non, respectivement, l’image. Dans le cas où on choisit de ne pas la déformer, elle sera réduite ou agrandie de telle sorte que ses dimensions soient inférieures aux valeurs données ;

  • [scale=...] permet de préciser le facteur d’agrandissement qui doit être appliqué à l’image. Par défaut, c’est 1, bien entendu. Pour diviser les dimensions horizontales et verticales de l’image par deux, il faut indiquer [scale=0.5] ;

  • [angle=...] permet de spécifier l’angle dont doit être tournée la figure, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et en degrés. La figure est alors tournée autour de son coin inférieur gauche ;

  • [origin=...] permet de spécifier le point autour duquel l’image doit être tournée. Cette origine doit contenir une ou deux lettres parmi l, r, c, t et b (qui signifient respectivement left, right, center, top et bottom).

Ces options sont à séparer les unes des autres par des virgules. Par exemple :

\documentclass[french]{article}
  \usepackage[T1]{fontenc}    % Encodage T1 (adapté au français)
  \usepackage{lmodern}        % Caractères plus lisibles
  \usepackage{babel}          % Réglages linguistiques (avec french)
  \usepackage{mwe}            % Quelques images factices
  \pagestyle{empty}           % N'affiche pas de numéro de page

\begin{document}
Voici mon prototype de caractère : 

\includegraphics[width=0.5\linewidth,angle=53]{example-image-a}
\end{document}

La documentation comprend de nombreux exemples (en anglais). L’article « Stratégies pour inclure des graphiques dans des documents en  » propose une vue d’ensemble en français.

Pour les plus curieux, il faut noter que, par rapport à graphics, graphicx utilise une syntaxe de commande un peu plus sophistiquée pour sa version de la commande \includegraphics. Elle est également capable de produire du code PostScript plus efficace et peut obtenir des résultats tout simplement inaccessibles à graphics.

Enfin, si vous utilisez d’anciens formats de l’utilisation de graphicx peut demander des manipulations complémentaires. Si les utilisateurs d’Eplain peuvent charger directement graphicx, les utilisateurs de Plain doivent passer par l’une des deux méthodes suivantes :

2.  Avec l’extension epsfig#

Si l’extension graphicx est considérée comme la référence, l’extension epsfig fournit les mêmes fonctionnalités (elle appelle d’ailleurs graphicx) via une commande \psfig (ou \epsfig), afin d’émuler le comportement de l’ancienne extension psfig. Elle fournit également une assistance simple pour les anciens utilisateurs de l’extension epsf.

Cette extension permet d’inclure une figure exportée par xfig au format combiné eps/ avec la commande \input.