Comment obtenir des commentaires ou des plages de document compilables sous conditions ?#

Bien que (ou tout autre dérivé de ) ne ressemble pas vraiment à un compilateur, des utilisateurs souhaitent en faire usage ainsi. Leurs besoins sont le plus souvent la « compilation conditionnelle » et les « commentaires en bloc ». Et plusieurs moyens ont été mis à disposition pour à cette fin.

Les simples \newcommand{\commentaire}[1]{} et \iffalse ... \fi ne sont pas vraiment satisfaisants pour faire des commentaires, puisque le bloc de texte ignoré est néanmoins analysé par La présence de cette analyse impose des restrictions sur ce que vous êtes autorisé à éviter. Si ce n’est pas un problème aujourd’hui, cela pourrait devenir une belle épine dans le pied demain. Comme dans le cas suivant :

\iffalse % ignore ce qui suit
observons ce qui se passe si nous
utilisons \verb+\iftrue+. Oui, une
surprise.
\fi

Le \iftrue est repéré par pendant qu’il scanne, ignorant la commande \verb. Aussi, le \iffalse n’est pas terminé par le \fi suivant. Pour sa part, la commande \commentaire définie plus haut ne se montre pas très efficace pour traiter tout ce qui n’est pas trivial, puisque tout ce qui doit être ignoré est copié dans la pile d’arguments avant d’être ignoré.

1.  Par l’insertion conditionnelle de fichiers#

1.1.  Avec les commandes « \include » et « \includeonly »#

Si vous avez besoin d’un document où vous pouvez escamoter des chapitres entiers (ou portions similaires de texte), essayez le système des commandes \include et \includeonly (en tenant compte des remarques de la question « Que fait la commande \include ? »).

Si vous utilisez \include vos fichiers (plutôt que \input), constitue une trace de ce qui se passe à la fin de chaque chapitre dans le fichier aux. Ensuite, avec la commande \includeonly, vous pouvez donner à une liste exhaustive des fichiers que vous voulez intégrer dans le document. Les fichiers qui n’obtiennent pas \include sont entièrement ignorés, mais le traitement du document continue comme s’ils étaient là et les numéros de page, de note de bas de page et autres ne sont pas perturbés. Notez que vous pouvez choisir les sections que vous souhaitez inclure de manière interactive, en utilisant l’extension askinclude.

1.2.  Avec l’extension « stampinclude » (et « pdftexcmds »)#

Une variante du mécanisme \includeonly est proposée par l’extension stampinclude qui tire parti de la commande pdfTeX \pdffilemoddate. Lorsqu’un fichier inséré avec la commande \include est traité dans un document un fichier aux est créé contenant des données telles que des plages de numéros de page et des numéros de chapitre/section. Lorsque \stampinclude est inclus dans un document, il compare les heures de modification pour chaque fichier inséré et son fichier aux correspondant. Le fichier n’est compilé dans « cette exécution du document que si le fichier est plus récent que son fichier aux correspondant. L’extension nécessite une version récente de pdfTeX et fonctionne également avec LuaTeX si l’extension pdftexcmds est disponible (elle émule les commandes pdfTeX requises à l’aide de lua. Hormis cet éventuel réglage, stampinclude nécessite peu d’attention : incluez-le dans votre document et il fait son travail en silence. Lorsque vous voulez une version finale de votre document, supprimez tous les fichiers aux fichiers, et stampinclude n’interférera pas.

1.3.  Avec l’extension « excludeonly »#

Une fonctionnalité inverse peut être obtenue avec l’extension excludeonly : cela vous permet d’exclure une liste de fichiers insérés avec \include, au moyen d’une commande \excludeonly.

1.4.  Avec les extensions « pagesel » et « selectp »#

Si vous souhaitez sélectionner des pages particulières de votre document, utilisez les extensions pagesel ou selectp de Heiko Oberdiek. Au moyen de l’extension pdfpages, vous pouvez faire quelque chose de similaire, à savoir insérer dans un document des pages d’un document PDF déjà existant (que vous avez peut-être compilé en premier lieu via pdflatex). Le travail est ensuite fait avec un fichier source ressemblant à :

\documentclass{article}
\usepackage[final]{pdfpages}
\begin{document}
\includepdf[pages=30-40]{⟨document existant⟩.pdf}
\end{document}

Pour inclure tout, vous pouvez saisir la commande sans indiquer le numéro de première et de dernière page :

\includepdf[pages=-]{⟨document existant⟩.pdf}

2.  Par l’insertion conditionnelle de morceaux de texte#

2.1.  Avec l’extension « comment »#

L’extension comment vous permet de déclarer les zones d’un document à inclure ou à exclure. Vous faites ces déclarations dans le préambule de votre dossier. La commande \includecomment{nom-version} déclare un environnement nom-version dont le contenu sera inclus dans votre document, tandis que \excludecomment{nom-version} définit un environnement dont le contenu sera être exclu du document. L’extension utilise une méthode d’exclusion assez robuste et peut faire face à des groupes de texte mal formés (par exemple, avec des accolades déséquilibrées ou des commandes \if.

2.2.  Avec les extensions « version » et « versions »#

L’extension version offre des fonctionnalités similaires à celles de comment, c’est-à-dire les commandes \includeversion et \excludeversion. Cette extension prend moins de place mais s’avère moins robuste : en particulier, elle ne peut pas traiter de très grandes zones de texte incluses/exclues.

Une évolution de version, appelée versions, ajoute \markversion{⟨nom-version⟩}, commande qui définit un environnement imprimant le texte inclus, avec une marque claire autour.

2.3.  Avec l’extension « optional »#

L’extension optional définit une commande \opt : son premier argument est un « indicateur d’inclusion » et son second est le texte à inclure ou à exclure. Le texte à inclure ou à exclure doit être bien correct (les accolades bien appariées par exemple) et ne doit pas être trop conséquent. Si un texte volumineux est nécessaire, la commande \input doit être utilisée dans l’argument. La documentation de l’extension vous indique comment déclarer quelles sections doivent être incluses : cela peut être fait dans le préambule du document mais la documentation suggère également des moyens de le faire dans la ligne de commande appelant ou de manière interactive.

2.4.  Avec l’extension « verbatim »#

Autre extension, et pas des moindres, verbatim définit un environnement comment qui permet à l’utilisateur de mettre en commentaire facilement (s’il sait bien utiliser son éditeur de texte) des morceaux d’un fichier source La classe memoir offre le même environnement.

2.5.  Avec l’extension « xcomment »#

Une variante intéressante est proposée par l’extension xcomment. Elle définit un environnement dont tout le corps est exclu, à l’exception des environnements nommés dans son argument. Ainsi, par exemple :

\begin{xcomment}{figure,table}
  Ce texte n'est pas inclus
  \begin{figure}
    Cette figure est incluse
  \end{figure}
  Ce texte n'est pas plus inclus
  \begin{table}
    Cette table est incluse
  \end{table}
\end{xcomment}

2.6.  Avec l’extension « tagging »#

L’extension tagging met en place une syntaxe qui permet à l’utilisateur d’appliquer des « balises » à des morceaux de texte et d’inclure ou exclure du texte balisé en fonction des balises. Par exemple, l’utilisateur peut « activer » du texte marqué avec certaines balises et « supprimer » du texte marqué avec d’autres :

\usetag{⟨liste de balises⟩}
\droptag{⟨liste de balises⟩}

Dans les listes, les balises sont séparées par des virgules. Les commandes de balisage du texte sont ici :

\tagged{⟨liste de balises⟩}{⟨texte⟩}
\untagged{⟨liste de balises⟩}{⟨texte⟩}

La première commande affiche le ⟨texte⟩ si la ⟨liste de balises⟩ contient une des balises présentes dans la commande \usetag. La seconde commande ne produit le ⟨texte⟩ que si la ⟨liste de balises⟩ ne contient aucune des balises mentionnées dans la commande \droptag.

D’autres commandes proposent une configuration si-alors-sinon et spécifient des environnements taggedblock et untaggedblock.

3.  Par une extraction de code, avec l’extension « extract »#

Un autre aspect important du problème est couvert par l’extension extract. Elle vous permet de produire une « copie partielle » d’un document existant. Elle a été développée pour permettre la production d’un « livre d’exemples » à partir d’un ensemble de notes de cours. La documentation de l’extension montre l’utilisation suivante :

\usepackage[
  active,
  generate=demonstration,
  extract-env={figure,table},
  extract-cmd={chapter,section}
]{extract}

Ceci crée un fichier demonstration.tex contenant tous les environnements figure et table ainsi que toutes les commandes \chapter et \section du document en cours de traitement. Le fichier demonstrationr.tex est généré au cours d’une compilation ordinaire du document principal. Cette extension fournit un bon nombre d’autres fonctionnalités, y compris des plages (numériques ou étiquetées) d’environnements à extraire et un environnement extract que vous pouvez utiliser pour créer des documents complets prêts à l’emploi avec les éléments que vous avez extraits.